D'abord, je ne sais pas si je dois mettre intentions au pluriel… J'ai l'impression que j'ai plusieurs intentions… Cela dit… Je ne sais pas si je sais en parler… Les intentions qui font qu'on se lance dans l'aventure d'un film, j'espère qu'elles sont dans le film… Enfin, je ne sais pas par où commencer…
Évidemment, avant tout, il y a la Commune. C'est une jolie révolution, la Commune. C'est une des rares fois dans l'Histoire où le Peuple tient le pouvoir dans les mains, et avec quel scrupule, et avec quelle sincérité. Les Communeux voulaient que leur expérience marque l'Histoire, serve d'exemple. Alors, je pense qu'il faut regarder la Commune comme un exemple, avec un œil critique et attendri, et voir les leçons, les impasses, les erreurs qu'on peut en tirer…
Mais je ne crois pas qu'un film soit un lieu où on discute ni où on se fait des opinions. Je crois que c'est un lieu où on observe, où on rassemble des éléments qui restent ouverts, dans lesquels le spectateur reste libre de piocher…
Je tenais beaucoup à deux choses en me lançant dans ce projet. Je ne voulais pas renvoyer les questions que pose cette expérience communeuse à un passé pittoresque, qui ne viendrait pas du tout déranger la vie d'aujourd'hui. Et puis, je voulais quelque chose de polyphonique, de pluraliste. Je ne voulais pas donner à entendre une voix autoritaire, mais collecter des choses qui se mettent en perspective, se contredisent, se choquent.
Ca aura pris du temps à mûrir, ce projet... Et c'est un temps doux et joli, celui de la gestation d'un film... Le film est là maintenant, plein des questions dont il se fait l'écho sur la Commune, sur la République, sur la Démocratie directe, sur le combat social et aussi, forcément, un peu sur le cinéma...