NOTE

"Pour marquer les 150 ans de la Commune de Paris, j'ai voulu partager cette lecture de la presse de l'époque. Elle m'a appris tellement sur les rapports de force, les malentendus, les combats qui ont travaillé l'instauration de la République en France.
Je n'ai pas tenu compte du romantisme qui entoure parfois ce moment historique, ni des récupérations politiques qui projètent leurs propres idéologies sur une expérience qui n'a pas grand chose à voir pourtant.
La Commune, c'est un peuple, opprimé depuis toujours qui croit son moment venu quand la République est proclamée en Septembre 1870. Les jours, les semaines, les mois avancent et l'organisation de la société ne semble pas changer. Ce peuple, ces gens qui attendent plus de justice sociale et plus de libertés, s'impatiente et gronde. La bourgeoisie ou quel que soit le nom qu'on donne à ceux qui ont toujours tenu les pouvoirs, de décision, de l'argent, dans leurs mains prend peur. Chaque camp commence à délirer l'autre. On dépeint les conservateurs comme des menaces pour la République dans la presse progressiste ; on prête des intentions violentes à celles et ceux qui ne demandent qu'une vie plus juste dans les journaux conservateurs. Les divisions se cristallisent au point de ne plus pouvoir entendre raison. On voit venir la violence sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter...
J'ai été surpris par l'actualité des questions que l'expérience de la Commune soulève et qui se posent toujours aujourd'hui. De quoi une société est faite; comment se composent et se divisent les forces qui la travaillent; quels obstacles les espoirs progressistes doivent affronter, la peur, la malhonneteté de ceux qui ne veulent pas se résoudre à desserrer leurs doigts sur des pouvoirs qu'ils accaparent. Et comment les divisions, la méfiance, les fantasmes peuvent fracasser une société et mener à la guerre civile."
C.P.